On dit souvent que l’union fait la force, mais c’est parfois difficile à mettre en application. Et ce, même dans le domaine des organismes à but non lucratif ! Dans la course aux subventions, de nombreuses collaborations échouent malgré les meilleures intentions. Alors, pourquoi certaines alliances réussissent-elles alors que d’autres s’effondrent ? Et surtout, quel est le secret d’une bonne collaboration ?
Voici les trois principes sur lesquels nous basons nos actions de collaboration.
1. Prioriser l’impact avant la croissance
Dans le monde des organisations à but non lucratif, il est courant de considérer l’expansion organisationnelle comme une mesure de succès. Cependant, cette approche est souvent limitée par des contraintes de ressources financières et de coordination. Plutôt que de chercher à tout faire par elle-même, l’organisation devrait plutôt déléguer, mutualiser et miser sur la force du collectif. Autrement dit, se concentrer sur l’impact global plutôt que sur la croissance de l’organisation elle-même et l’atteinte d’un impact isolé.
Cette approche, davantage fondée sur la collaboration et le partage des ressources, permet d’atteindre des résultats significatifs tout en évitant les lourdeurs et les coûts liés à l’expansion organisationnelle. En mettant leur mission au premier plan, ces organisations maximisent leur impact collectif et durable.
2. Élaborer des partenariats basés sur la confiance, et non sur le contrôle
Le choix des partenaires est essentiel pour le succès d’un réseau. Trop souvent, des collaborations échouent parce qu’elles sont imposées. Plutôt que de renforcer des relations déjà existantes sur le terrain, on tente plutôt de créer artificiellement des partenariats avec des organisations dont les missions ne sont pas les mêmes.
Cela conduit souvent à des alliances motivées par l’appât du financement plutôt que par un véritable désir de collaboration.
Ainsi, plutôt que d’imposer des règles et des contrôles à leurs partenaires, les organisations les plus efficaces investissent dans des relations à long terme en sélectionnant des partenaires fiables dès le départ. Elles savent qu’un engagement sincère doit être priorisé.
Donc, la sélection de ces partenaires devrait reposer sur la réputation et l’engagement envers des valeurs communes, plutôt que sur des critères purement administratifs ou institutionnels.
3. Mettre de l’avant les autres plutôt que soi-même
Les organisations qui souhaitent gagner en efficacité doivent adopter une posture d’humilité et reconnaître qu’elles ne peuvent relever seules les grands défis sociaux.
Pour leurs leaders, cela implique de renoncer au besoin de contrôler les stratégies, ainsi qu’à la recherche de visibilité personnelle ou organisationnelle. Ils et elles doivent plutôt mettre en lumière les contributions de leurs pairs au sein du réseau.
Cette posture favorise une dynamique où les partenaires se sentent mieux soutenus, reconnus et motivés à donner le meilleur d’eux-mêmes. En misant sur la complémentarité des forces et en adoptant un rôle de soutien plutôt que de contrôle, l’organisation contribue à renforcer la cohésion de ses partenariats et à générer des résultats collectifs supérieurs à ce qu’elle aurait pu accomplir seule.
Construire des constellations et non des étoiles
En terminant, rappelons que le but d’une collaboration ne devrait pas être de faire briller une seule organisation, mais de créer un réseau d’acteurs interconnectés qui travaillent ensemble pour atteindre un objectif commun.
Cela signifie parfois de recommander un autre acteur plutôt que soi, de rediriger des financements vers des partenaires plus efficaces, ou encore d’investir dans la montée en compétences des autres plutôt que de vouloir être au centre de tout.
Dans un monde où les défis sont de plus en plus complexes, aucune organisation ne peut tout résoudre seule. Les financements, l’expertise et les ressources doivent être partagés pour en maximiser l’impact.
Sources :
- WEI, Jane. SILVER, Nora. Four Network Principles for Collaboration Success, The Foundation Review 2013, Vol 5:1
- Kania, John & Kramer, Mark (2011). Collective Impact. Stanford Social Innovation Review, Winter 2011. Disponible en ligne